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Connaissances et comportements des femmes an?miques en mati?re de phytoth?rapie et de di?t?tique antian?mique
Résumé  | Auteurs  | lire l'article  |
BEN SLAMA F. , MEDINI S., BEN MANSOUR N., CHAMLI R. , AOUNALLAH-SKHIRI H.

Resumé

Introduction :
L'anémie carentielle est relativement fréquente chez les jeunes femmes en Tunisie ; la phytothérapie aurait une place dans le traitement de ces anémies carentielles.

Objectif :
L'objectif du présent travail est d'évaluer les connaissances et les comportements des femmes anémiques vis-à-vis de la phytothérapie et de la diététique adaptée et ce à travers une enquête menée au Grand Tunis.

Méthode :
Une enquête par questionnaire a été réalisée auprès de 124 femmes anémiques, recrutées dans des structures de soins publiques du Grand Tunis.

Résultats :
La majorité des femmes enquêtées (84,7%) avaient un niveau d'instruction secondaire ou universitaire ; 10,5% avaient un niveau primaire et 4,8% étaient analphabètes. La quasi-totalité de ces femmes (93,5%) avait reçu un traitement médical substitutif à base de fer.
Parmi les produits alimentaires riches en fer, ce sont les légumineuses qui étaient les plus appréciées. Quant aux sources alimentaires de vitamine B12 et de folates, elles étaient ignorées par la majorité des femmes (68%). Deux femmes sur trois ignoraient l'importance des produits carnés comme source principale de fer, de vitamine B12 et de folates. Près de la moitié des femmes avaient l'habitude de consommer du thé quotidiennement juste après les repas, ayant acquis la conviction qu'il augmente le volume sanguin.
La fréquence d'utilisation des plantes médicinales traditionnelles par les femmes enquêtées dans le but de traiter l'anémie était de 40%.
Ces femmes ont souvent été conseillées par d'autres femmes anémiques et par des herboristes traditionnels dont les connaissances dans ce domaine sont empiriques. Les plantes les plus fréquemment utilisées étaient le fenugrec, la nigelle, l'origan, le romarin et le persil.

CONCLUSION :
Cette étude montre bien la nécessité d'agir pour une meilleure éducation des femmes et des jeunes filles par la mise en place d'un programme d'éducation nutritionnelle associé à d'autres actions environnementales. Si la phytothérapie garde une place dans le traitement de l'anémie carentielle, la pratique de cette discipline et la préparation de ses remèdes nécessitent l'acquisition d'une compétence institutionnelle relevant des autorités de la santé publique et dont la formation doit être régulièrement réactualisée.

Mots Clés :
Anémie ferriprive, femmes, connaissances, attitudes, phytothérapie

Auteurs

BEN SLAMA F. (1,2), MEDINI S. (2), BEN MANSOUR N.(1,2), CHAMLI R. (3), AOUNALLAH-SKHIRI H.(1,2, 4)
1) Institut National de Santé Publique.
2) LR SurvEN (Surveillance et Epidémiologie Nutritionnelles en Tunisie), INNTA, Tunis,Tunisie.
3) Département de Phytothérapie, Faculté de Pharmacie de Monastir.
4) Université Tunis El Manar, Faculté de Médecine de Tunis.